Il serait incomplet
de parler de l'approche économique du développement
sans soulever la question de la fameuse dette des pays du Tiers-Monde.
Malgré
les efforts accomplis ces dernières années par un
certain nombre de pays dont la France, la dette des pays du Tiers-Monde
représente toujours un poids considérable, voire un
obstacle quasi-insurmontable. Certes, on évoque souvent l'allégement
de cette dette (Déclarations politiques, articles de presse...),
mais il faut savoir que celle-ci ne représente, en fin de
compte, que 2,8% du Stock de la dette du Sud.
Pour "rembourser"
, le débiteur comptait essentiellement sur les exportations
de matières premières afin de d'honorer les sommes
dues. D'un côté, les décollages (économiques)
espérés n'ont pas eu lieu, et de l'autre, les cours
des matières premières ont chuté. Les sommes
remboursables ainsi que les intérêts, eux, n'ont pas
changé.
Tout ceci s'est
illustré au cours des années 80 par une situation
ubuesque où les pays du Tiers-Monde finançaient, en
quelque sorte, une partie des pays du Nord.
"...les
flux des capitaux ne sont plus orientés Nord/Sud, mais Sud/Nord.
En 1986, l'Amérique Latine a payé aux pays industrialisés
25,6 milliards de dollars de plus qu'elle n'a reçu d'eux.
A Paris, la Caisse Centrale de Coopération Economique voit
affluer vers elle des sommes nettement supérieures aux crédits
qu'elle accorde en Afrique"
Il est aussi
possible de dire que l'utilisation même des sommes prêtées
pose certaines questions :
"Les
emprunts servent surtout à acheter des marchandises dans
les pays industrialisés où ils ont contribué
à créer des millions d'emplois. Il y a de plus en
plus de crédits destinés à l'exportation de
produits spécifiques, et des financements pour des projets
précis, favorisant l'échange avec les pays riches
et non l'amélioration des revenus de la population de ces
pays."
LA
DETTE S'AGRAVE
Actuellement,
jusqu'à 40% des budgets des Etats concernés sont consacrés
au remboursement de cette dette. L'endettement extérieur
public total des pays en voie de développement (PED) atteignait
en effet 2527,5 Milliards de dollars en 2000.
Cette dette
a quadruplé depuis 1980.
Déjà,
en 1992, Selon l'UNICEF "dans le 37 pays les plus pauvres du
monde, les budgets de la santé ont été réduit
de moitié et ceux de l'éducation du quart. Leur insolvabilité
les pousse aussi à utiliser de manière intensive les
ressources du milieu naturel."
Drôle
de paradoxe en effet : en voulant aider les pays du tiers-monde
à se développer, on arrive à les enfoncer dans
un sous-développement lorsque les mesures imposées
impliquent à terme une réduction des budgets de la
santé et de l'éducation.
Cette situation
évolue sans cesse. Pour plus de renseignements :un détour
par le site http://www.dette2000.org/.
Et aussi, l'incontournable
Comité pour l'annulation de la Dette du Tiers Monde (CADTM)
Visitez www.cadtm.org
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