APRES
LE REFERENDUM, ON SE POSE LA QUESTION... |
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Comme quoi il
n’y a pas de justice dans la vie. Je ne voulais pas me faire
chier avec des prises de tête qui fatiguent les méninges.
Carpe Diem était mon objectif. Je devais être artiste,
dessinateur, illustrateur, musicien, poète… J’ai
étudié l’art à l’université.
J’aimais voyager, découvrir, rencontrer, boire le coup
avec ceux qui croisaient ma route. L’aventure, la route, le
syndrome Kerouac en quelque sorte.
Mais le destin
s’en est mêlé un peu trop. Certes, les années
soixante m’ont permis de découvrir un monde révolté
à la recherche d’alternatives à une société
de consommation en plein essor, celle que l’on appelle les
trente glorieuses. Puis je me souviens des colonnes de fumée
noire qui s’élevait au-dessus de Detroit en 67 lorsque
les premières émeutes se sont déclenchées…
Puis mai 68 avec une suite de points d’interrogations pour
un ado qui se réveillait progressivement au monde. C’étaient
là des bases qui marquent déjà un parcours.
Etudes d’art
à Saint Louis, dans le Missouri, en pleine guerre du Vietnam.
L’art décrit comme instrument de conscientisation,
de réflexion sur le fait social, de reflet des réalités
et des contre réalités d’un univers perçu
comme absurde de par ses propres caricatures.
(...)
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(...)
Non, je
n’ai pas été aidé. J’aimais
pourtant les cours de l’Histoire de l’Art du professeur
Smith qui nous faisait découvrir un autre univers,
celui de la beauté et du sens profond que la civilisation
humaine était encore capable de produire. Mais pour
l’inconscience, c’était carrément
râpé.
Alors
voyages, aventures, expériences dites « humanitaires
», volontariats, démarches pour s’orienter
objecteur de conscience (la guerre n’était pas
terminée…)… Puis recul, animation, responsable
de projets puis carrément gestionnaire… L’art,
la musique, l’écrit… tout cela s’éloigne.
Néanmoins,
j’ai réussi à conserver un petit morceau
de tout ça : le carnet de dessin et la plume sont toujours
à proximité. Cela me permet de traduire des
émotions en dessins et des réactions en textes.
La guitare aussi est là, jamais trop loin : elle attend
ces petits moments libres où j’ai le loisir de
caresser ses cordes et de péter une vieille gueulante
en hommage aux marins, aux mineurs, aux syndicalistes et autres
artistes qui ont eux aussi été happés
par les impératifs matériels d’un quotidien
où la sueur remplaçait le rêve d’une
vie sans souci (d’ailleurs, ils en ont bavé bien
plus que moi…).
Bref,
tout cela, c’est du brut de brut. Mais j’ai décidé
de partager ces réflexions graphiques et pensées
textuelles ici.
Si cela
inspire… |
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Jadis,
j’avais un prof d’Art à l’Université
de St.Louis qui trouvait l’esthétique insipide
et sans saveur…
Aux
convenances traditionnelles et des modèles proportionnés
en fonction des règles établies, il préférait
le vrai, ce que l’on croise dans la rue tous les jours…
Du
coup, j’ai adhéré et j’ai trouvé
que la tronche du clodo défiguré par la vie
racontait, quelque part, la vie, que les courbes des personnes
bien portantes avaient plus d’intérêt
que les longitudes et les latitudes des mannequins trop
parfaites pour être humains…
Finalement,
mes illustrations ne sont pas des caricatures, mais une
autre façon de voir la réalité.
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Maître
du monde... Ses recettes... |
Les
ingrédients d’un pouvoir… Du fric, du pétrole
(d’où le fric), un soutien franc et massif des
multinationales et du complexe militaro-industriel…
la Bible dans une main et un flingue dans l’autre.
Ah,
on a failli oublier les médias, nécessaires
pour abrutir une population qui, malgré les réalités
flagrantes du quotidien, pense que tout ce que l’on
fait est pour leur bien, que les coupes dans les budgets sociaux
sont une nécessité, que la destruction de l’environnement
est la seule façon d’envisager un avenir où
on aura l’illusion de maintenir un pouvoir d’achat
et «the american way of life»… ou encore
que les guerres n’ont rien à avoir avec le pétrole
mais avec l’idéal démocratique qu’il
faut absolument imposer aux barbares de ce monde.
On
est bien.
USA...
Campagne
électorale 2004.
J’étais fatigué de
dessiner sa tronche
alors
je l’ai remplacé par son Stetson…
Symboliquement,
ça passe très bien…
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Ca...
Je l'ai toujours su...
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"S'il
m'était prouvé qu'en faisant la guerre mon idéal
avait des chances de prendre corps, je dirais quand même
non à la guerre. Car on n'élabore pas une société
humaine sur des monceaux de cadavres."
Louis
Lecoin.
Si tu
savais, Louis, comment ta phrase reste d'actualité
dans la folie ambiante d'aujourd'hui. T'aurais pas aimé
voir ça...
Le pire,
c'est que tout ceci se fait au nom de l'idéal de la
démocratie, que nous sommes tous censés défendre. |
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