Le
monde, dit-on, va mal...
Famines, guerres,
catastrophes, épidémies, épuisement des ressources
naturelles, réchauffement de la planète, avancée
du désert, précarités sociales ... autant de
fléaux qui ont la particularité de s'abattre sur ceux
qui sont vulnérables, qui vivent dans des régions
économiquement faibles et/ou qui font partie des exclus de
la croissance.
Alors on refuse
la fatalité, surtout celle des autres, et on se la bouge
: agir, s'investir, partir, soulager, soigner, bâtir ...
On se rend vite
compte que l'entreprise relève davantage du symbolique que
d'une réelle force de changement. Mais on ne cède
pas au découragement. Alors on évoque la goutte d'eau
qui, multipliée, devient océan ... On parle de ce
merveilleux oiseau, le colibri, avec sa goutte d'eau pour éteindre
l'incendie de forêt et qui dit aux animaux étonnés
" je fais ma part " ... On explique son acharnement, non
plus par un objectif de plus en plus impossible à atteindre,
mais par la nécessité de choisir son camp, même
s'il ne débouche que sur des illusions.
Force est de
constater que malgré la responsabilité des Etats,
malgré les expressions de solidarité de la société
civile et malgré l'expérience accumulée depuis
des décennies d'engagement et l'expérience acquise,
nous restons désespérément scotchés
à la case départ.
Mais comme on
est têtus, on ne renonce pas. Peut-être a-t-on loupé
une marche, sans doute est-on passé à côté
d'une idée, d'une politique, d'une révélation
qui aurait fait toute la différence ... Et puis, les vieilles
désillusions cèdent le pas à de nouvelles énergies.
On a encore le droit d'y croire.
L'élan
renouvelé doit néanmoins s'adapter à de nouvelles
donnes. Sans doute faut-il s'abstenir d'agir uniquement par envie
d'agir car le risque est de répéter les erreurs du
passé. Le développement doit être réfléchi
à la lumière de l'expérience et à un
souci de capitalisation, ainsi qu'une réelle volonté
de recourir à cette capitalisation. Ce sont quelques préalables
qui doivent devenir des bases aux initiatives nouvelles.
Partir quelques
semaines dans le cadre d'une action de solidarité permet
certes de s'ouvrir au monde et d'aborder la relation interculturelle,
source de richesse. En soi, cela peut être une aventure passionnante.
Mais au-delà, dès lors que l'on prétend à
un brin d'efficacité et que l'on cherche à inscrire
son action dans un processus de changement, cette entreprise doit
se situer dans une dynamique globale qui comporte un " avant
" et un " après ".
Avant. L'action
se prépare. Il s'agit de s'instruire et d'aborder le contexte
dans lequel on s'engage. Pour cela, de multiples sources existent.
Nous essayerons, dans le cadre de ce site web, d'en relever un certain
nombre. La liste ne sera jamais exhaustive et c'est à chacun
de se lancer dans l'exploration.
Après.
L 'action doit susciter de la réflexion qui, à son
tour, doit inspirer l'action, sans quoi, il n'y a pas d'évolution.
C'est l'utilité de la capitalisation et de la transmission
des acquis. Ensuite, cette action n'a de valeur que lorsqu'elle
se situe dans une globalité, dans un processus qui vise non
seulement un objectif technique mais aussi un véritable changement
des mentalités.
Il faut surtout
se rendre compte que le changement, ce que l'on appelle " développement
", est aussi un processus global qui relève d'un apport
matériel et d'une action politique. Quand on se rend compte
que l'Afrique produit 15 % de l'énergie mondiale mais n'en
consomme que 3%, que 20 % de la population mondiale consomme 80%
des ressources naturelles et énergétiques et que,
d'après le rapport du PNUD 2003 (Programme des Nations Unies
pour le Développement) les " inégalités
se sont nettement creusés entre 1970 et les années
quatre-vingt dix par rapport à n'importe quelle période
antérieure à 1950 " (Et c'est justement
à partir des années 50 que l'on s'est lancé
dans la grande aventure du développement) ... on se dit qu'il
y a maldonne, un schisme dans le mécanisme. La simple bonne
conscience, l'énergie consacrée à un projet
solidaire, ou encore la volonté positive ne suffisent plus
à répondre au défi d'un monde plus juste...
mais elles représentent une porte d'entrée privilégiée
et c'est là où nous abordons l'implication et l'action
citoyenne.
Il y a de quoi
faire !
TR
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